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Tuer ou mourir pour des valeurs ?
Durant ces derniers jours, nous avons beaucoup entendu les mots « Valeur », « Idées » ou « Principes ».
Ces mots ne sont pourtant pas interchangeables, et nous gagnerions collectivement beaucoup à faire la distinction.
Commençons aujourd’hui par les valeurs.
La notion de valeur est souvent utilisée au pluriel et renvoie immédiatement à une « échelle des valeurs », et à un jugement personnel, donc discutable et discuté. Du coup, la suprême valeur n’est-elle pas « la liberté » qui permet à chacun de choisir ses valeurs parmi toutes ?
Les valeurs sont individuelles, mais elles peuvent être aussi collectives, sociales, subies.
Imposées avec plus ou moins de subtilité par le groupe, la société, l’éducation, les croyances et les dogmes.
Elles peuvent être classées dans différentes catégories.
Les valeurs vitales tournent autour de la vie, de la santé et du plaisir : « Santé » donc, mais aussi « vie» comme le démontrent les débats autour de l’euthanasie, « plaisir » sexuel ou gastronomique, « savoir-vivre »…
Les valeurs matérielles s’opposent aux valeurs spirituelles : « réussite », « argent », « consommation », « loisirs », contre « altruisme », « générosité », « don de soi », « charité »…
Les valeurs morales renvoient à ce qui s’appelait jadis la vertu: « grandeur », « honnêteté », « droiture », « courage », « responsabilité »… Certaines ont une forte dimension politique: « liberté, égalité, fraternité » en font partie, auquel on ajoute parfois « solidarité ».
On peut parler aussi des « Valeurs intellectuelles » : «clarté », « rigueur », « logique », « objectivité »…
La « nation » compte dans les valeurs affectives (mais aussi politique), tout comme « amour», « amitié »
Dès l’entrée dans cet univers des valeurs, nous nous mettons à penser en termes de « bien » et de « mal », oubliant que les valeurs ne sont ni universelles ni éternelles. Le travail par exemple, érigé aujourd’hui en valeur a pourtant été longtemps une malédiction, une dégradation. La notion de « Famille » elle même a fluctué d’un camp à l’autre.
Connaître ses propres valeurs est essentiel dans un travail sur soi. Il est vital de faire le tri entre ce qui nous appartient, les valeurs que nous choisissons librement, et celles qui nous sont imposées de l’extérieur, ou par manque de réflexion, d’introspection. Car être en incohérence dans sa vie quotidienne entre ses valeurs et ses actes est toujours source de souffrance.
Identifier ses propres valeurs et les traduire en actions concrètes, c’est une grande part de notre confort moral et de notre bonheur.
Nourrir son esprit et son coeur
Je pense beaucoup en cette période, à la notion de “nourriture d’impression” utilisée par Arnaud Desjardins.
Nous sommes nourris de ce que nous regardons, entendons, pensons, écoutons. Et ces derniers jours, en France, nos nourritures ont été violentes et toxiques, nous portant à un haut degré émotionnel.
L’omniprésence des médias et des réseaux sociaux dans nos vies modernes accentue encore ce tohu-bohu d’images violentes et de sons fracassants, créant ou encourageant une addiction à l’info, à l’image, à l’action, à l’immédiateté …
Ces nourritures toxiques envahissent notre cerveau, captent notre imaginaire, nous détournent de la raison et de la sérénité. Nous éloignent de la réflexion, la pondération, la sagesse, la spiritualité.
Coupons le son et l’image des chaines d’info continue, si anxiogènes ! Au delà d’un certain seuil cela ne nous apporte rien, nous savons ce que nous avons besoin de savoir. Le reste, c’est du spectacle, hélas !
La violence est une part du monde et de la nature humaine, mais pas toute la part !
Il y a autour de nous, aussi, de la beauté, de la sagesse, de l’innocence, de la raison, de l’amitié, de l’altruisme, de la coopération.
Pour Arnaud Desjardins, en soi, aucune nourriture d’impression n’est toxique. Cela dépend de notre façon de l’assimiler, et du degré de négativité que l’on ingurgite.
Certaines nourritures nous enrichissent, d’autres sont anodines, ou juste un peu lourdes, certaines encore nous empoisonnent. Tout ce qui incite au jugement, à l’intolérance, à la diabolisation, à la division nous empoisonne. A petit feu. Comme le demande l’universitaire Laurent Bouvet, ce matin sur France Culture, cherchons plutôt ce qui nous rassemble. Et cherchons le calme intérieur.
Débarassons-nous aussi, des fakes news et de l’infobésité.
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